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Hydrogène sélénié

Mise à jour : 07 juin 2025

Substance revue par les experts de l'INRS (2025).

Généralités

Identification

  • N° CAS

    7783-07-5
  • Synonyme

    • Séléniure d'hydrogène
Fiches associées dans les autres bases de données

Valeurs limites d'exposition professionnelle (VLEP)

  • Nature

    réglementaire indicative
  • VLEP-8h

    • 0,07 mg/m³
    • 0,02 ppm
  • VLEP-15mn

    • 0,17 mg/m³
    • 0,05 ppm

Classifications

  • Mentions de danger CLP

    • H301
    • H331
    • H373
    • H400
    • H410
  • CIRC

    -

Toxicocinétique et métabolites

Eléments de toxicocinétique

Le sélénium est un micro-nutriment essentiel pour la majorité des espèces, y compris l'Homme. Il fait partie de nombreux enzymes, en particulier l'hème oxydase et la glutathion peroxydase impliqués dans la défense cellulaire contre le stress oxydatif. De faibles doses de sélénium sont essentielles, de fortes doses sont toxiques. Il est absorbé par voie orale ou par inhalation ; les composés de sélénium sont métabolisés par deux voies majeures (réduction en sélénium élémentaire ou réduction en séléniure d’hydrogène, puis méthylation) et excrétés dans l’urine, les fèces, la sueur ou l’air expiré.

En milieu professionnel, la pénétration dans l'organisme se fait essentiellement par voies respiratoire (par le biais de l'inhalation de vapeurs et de poussières), digestive (par les mains souillées ou la déglutition de particules inhalées) et plus accessoirement cutanée ; par inhalation, la rétention du sélénium dans le tractus respiratoire est de l'ordre de 40 à 60 %.

Chez l'homme et chez l'animal, le sélénium est, après absorption, fixé aux érythrocytes, à l'albumine et aux globulines plasmatiques. L'albumine semble être le récepteur immédiat et sert de transporteur vers les sites de fixation tissulaires, en particulier, le foie, les reins, la rate, le pancréas, les os, les ongles et les cheveux. Chez l'animal, la demi-vie d'élimination est estimée à 40 jours dans le foie et 30 jours dans le sang, les poumons, les reins, la rate, et le cœur.

Le sélénium traverse la barrière placentaire (env. 13 % de la dose ingérée) et se concentre dans l'épithélium neuronal de l'embryon ou les yeux, le foie et le squelette du fœtus ; une quantité similaire passe dans le lait maternel.

 

L'administration d'arsenic augmente l'excrétion. Le sélénium pourrait augmenter la rétention tissulaire du mercure par complexation chez des sujets exposés aux vapeurs de Hg et diminuer la toxicité de ce dernier.

FT150 (INRS, 2011), Mixie Québec (2019)

Métabolites

Sélénium, diméthylséléniure, diméthyldiséléniure ou en ion triméthylsélénonium.

Effets toxiques

Classe toxicologique Effet toxique Conditions expérimentales
Atteintes des voies respiratoires supérieures Irritation des voies respiratoires supérieures

AEGL (2014)

- Revue de la littérature
Etude de cas, travailleurs (Dudley et Miller 1941), exposition > 1,5 ppm
Glover 1970, IPCS 1987, pas de mesure de l'exposition
Clinton 1947 : exposition à de la fumée lors de la refonte d'aluminium contaminé par du sélenium (pas de mesure de la concentration, exposition < 2 min)

 

- Irritation de la gorge, toux, eternuement, 
dyspnée sevère 8-12h après l'exposition accidentelle

 

Dudley et Miller (1941)
- Cobayes, exposition par inhalation corps entier 10 à 480 minutes et suivis pendant 30 jours. 
Concentrations variant de 0,3 à 13,6 ppm selon la durée d'exposition

 

- Irritation pulmonaire assez importante dès 1,2 ppm pendant 8 heures (à l'origine du développement de pneumopathies).

 

Atteintes des voies respiratoires inférieures Autres atteintes des voies respiratoires inférieures

AEGL (2014)

Oppression thoracique, œdème après quelques heures

 

Dudley et Miller (1941)
- Cobayes, exposition par inhalation corps entier 10 à 480 minutes et suivis pendant 30 jours. 
Concentrations variant de 0,3 à 13,6 ppm selon la durée d'exposition

 

- Différents degrés de pneumopathies rapportés à partir de 1,2 ppm pendant 8 heures.

Atteintes des voies respiratoires supérieures Irritation des voies respiratoires supérieures

AEGL (2014)

Ecoulement nasal, irritation du nez

 

Dudley et Miller (1941)
- Cobayes, exposition par inhalation corps entier 10 à 480 minutes et suivis pendant 30 jours. 
Concentrations variant de 0,3 à 13,6 ppm selon la durée d'exposition

 

- Irritation nasale légère à modérée (écoulement nasal rougeâtre) chez les animaux exposés aux concentrations comprises entre 0,3 et 3 ppm (de 2 à 8h).

Atteintes oculaires Irritation des yeux

AEGL (2014)

Larmoiement, irritation des yeux.

 

Atteintes hépatiques Autres atteintes hépatiques

Dudley et Miller (1941)
- Cobayes, exposition par inhalation corps entier 10 à 480 minutes et suivis pendant 30 jours. 
Concentrations variant de 0,3 à 13,6 ppm selon la durée d'exposition

 

- Modifications hépatiques (changements graisseux et augmentation du poids du foie) chez les animaux exposés à 1,2 ppm pendant 8 heures, lésions qui disparaissent progressivement à partir du 17è jour de récupération

Bibliographie

Dudley HC et Miller JW - VI. Effects of subacute exposure to hydrogen selenide. Toxicology of Selenium. 1941.

Hydrogen selenide - AEGL, 2014.

Sélénium et composés - Fiche toxicologique n°150. INRS, 2011.

Séléniure d'hydrogène - Fiche Mixie Québec, 2019.

En savoir plus

MiXie France est un outil simple et facile à utiliser qui permet, à partir de données de mesure, d'évaluer le potentiel additif ou non des substances chimiques et de situer les niveaux d'exposition cumulés par rapport aux valeurs limites d'exposition professionnelle (VLEP).