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Mercure et composés minéraux

Fiche toxicologique n° 55

Sommaire de la fiche

Édition : Août 2025

Caractéristiques

Utilisations [1-15]

Des limitations d'emploi du mercure et de ses composés minéraux sont prévues par la réglementation.

Ces substances peuvent encore être présentes :

  • Dans l'industrie chimique, comme électrode dans la synthèse de méthylate ou d'éthylate de sodium ou de potassium, jusqu'au 1er janvier 2028 avec certaines obligations spécifiques ;
  • Dans la dentisterie lors de l'utilisation d'amalgames dentaires sous forme encapsulée, pré-dosée, avec certaines obligations spécifiques ;
  • Dans les produits utilisés pour la recherche, pour l'étalonnage d'instruments ou comme étalon de référence ;
  • Comme catalyseurs en synthèse organique, intermédiaires pour la synthèse de dérivés organomercuriels et réactifs de laboratoire.

 

Le mercure et ses composés minéraux ont été utilisés dans les applications suivantes qui sont désomais interdites :

  • Constituant de piles et accumulateurs, de lampes fluorescentes compactes, de tubes fluo­rescents... ;
  • Fabrication d'instruments de mesure non électroniques (thermomètres, baromètres, manomètres...) ;
  • Extraction minière d'or utilisant le procédé d'amalgamation au mercure utilisé dans des installations artisanales ;
  • Produits antisallissures, de protection du bois ;
  • Produits de traitement des textiles, des eaux industrielles ;
  • Composants de certains cosmétiques et médicaments.

 

Le fulminate de mercure et l'oxydicyanure de dimercure sont deux composés minéraux du mercure qui, en plus d'une importante toxicité, présentent des propriétés explosives très marquées.

  • Le fulminate de mercure a été principalement utilisé comme explosif dans les amorces et les détonateurs. En raison de sa très grande sensibilité aux chocs et aux frottements et de sa toxicité importante, son utilisation est aujourd'hui fortement réduite ;
  • L'oxydicyanure de dimercure a été utilisé pour ses propriétés antiseptiques, notamment pour la désinfection de matériel médical et pour ses propriétés antisyphilitiques. Il a également été utilisé comme composant de lotions capillaires et dans certains procédés photographiques. Ces utilisations ont été depuis abandonnées ou sont interdites.

Propriétés physiques [1-15]

  • Mercure

Le mercure est le seul métal liquide à température ordi­naire. Ce liquide blanc argenté, brillant, inodore, très dense et très mobile, est pratiquement insoluble dans l'eau comme dans les solvants organiques usuels. Il pré­sente un coefficient de dilatation thermique élevé, ce qui explique que l'on ait fait largement usage du mercure dans les thermomètres.

Malgré une tension de vapeur faible, il émet, dès la tem­pérature ordinaire, des vapeurs en quantité appréciable (à 20 °C, concentration de vapeur saturante = 13,18 mg/m3).

 

  • Composés minéraux

L'oxyde mercurique, qui existe sous deux variétés (jaune et rouge) d'une même espèce cristalline (orthorhombique), est très peu soluble dans l'eau ; il se décompose, sous l'effet de la lumière ou de hautes températures (début de décomposition vers 400 °C), en mercure et oxy­gène.

Le sulfure mercurique existe sous deux formes cristal­lines : cinabre (rouge) et métacinabre (noire) ; il est prati­quement insoluble dans l'eau.

Le chlorure mercurique, qui se présente sous forme de cristaux nacrés à saveur métallique désagréable, est facilement soluble dans l'eau, dans l'oxyde de diéthyle et dans l'acétate d'éthyle, très soluble dans les alcools et l'acétone. Les solutions aqueuses sont légèrement acides par suite de l'hydrolyse du sel. Les cristaux émettent des vapeurs dès la température ordinaire.

Le sulfate mercurique, poudre cristalline blanche noir­cissant à la lumière, s'hydrolyse dès qu'il est en contact avec l'eau, avec formation d'acide sulfurique et de sulfate basique jaune insoluble.

Nom Substance Formule N° CAS Etat Physique Solubilité Masse molaire Point de fusion Point d'ébullition Densité Densité gaz / vapeur Pression de vapeur
Mercure

Hg

7439-97-6

Liquide

0,02 mg/L à 20 °C

0,6 mg/L à 100 °C

200,59 g/mol

-39 °C

357 °C

13,45 à 20 °C

6,93 (air = 1)

0,16 Pa à 20 °C

1,7 Pa à 50 °C

Oxyde mercurique

HgO

21908-53-2

Solide

50 mg/L à 20 °C

395 mg/L à 100 °C

216,59 g/mol

500 °C (décomposition)

11 à 11,3 à 20 °C

Chlorure mercurique

HgCl 2

7487-94-7

Solide

69 g/L à 20 °C

480 g/L à 100 °C

271,5 g/mol

277 °C

302 °C

5,4 à 5,6 à 20 °C

9,8 (air = 1)

0,17 Pa à 20 °C

133 Pa à 136 °C

Sulfate mercurique

HgSO 4

7783-35-9

Solide

Hydrolyse

296,68 g/mol

Décomposition vers 450 °C

6,47 à 20 °C

Sulfure mercurique

HgS

1344-48-5

Solide

Insoluble

232,68 g/mol

583 °C (sublimation)

8,1 à 20 °C

101 kPa à 580 °C

Mercure : à 20 °C et 101,3 kPa, 1 ppm = 8,34 mg/m3.

Propriétés chimiques [1-15]

  • Mercure

À température ordinaire et à sec, le mercure n'est pas oxydé par l'air, ni par l'oxygène ; mais en présence de traces de vapeur d'eau, l'oxydation peut se produire len­tement ; elle est accélérée par des impuretés métalliques, des radiations ultraviolettes et par l'augmentation de la température (oxydation maximale vers 350 °C). Le soufre et les halogènes se combinent facilement au mercure dès la température ordinaire.

Les solutions d'ammoniaque attaquent rapidement le métal en présence d'air ou d'oxygène ; celles de soude ou de potasse sont sans action.

Avec les acides chlorhydrique et sulfurique, l'attaque à froid reste superficielle. Avec les acides oxydants tels que les acides sulfurique et nitrique concentrés et chauds, l'attaque est rapide (elle peut être explosive avec l'acide sulfurique chaud), avec formation de sels et dégagement, selon le cas, de dioxyde de soufre ou de vapeurs nitreuses.

La plupart des métaux tels que l'étain, le cuivre, l'or ou l'argent se dissolvent dans le mercure, quelquefois dès la température ordinaire, pour donner des amalgames. L'amalgamation mercure-aluminium donne aussi lieu à une réaction extrêmement violente. Les métaux résistant le mieux à la formation d'amalgame avec le mercure sont le vanadium, le fer, le niobium, le molybdène, le tantale et le tungstène.

En présence d'acide nitrique et d'éthanol, le mercure donne naissance à un produit instable - le fulminate Hg(ONC)2 - qui détone à partir de 85 °C ou sous l'action d'un faible choc. En présence d'acétylène, d'ammoniac ou de dioxyde de chlore, le mercure peut donner des compo­sés sensibles aux chocs et susceptibles d'enflammer des matériaux combustibles.

 

  • Composés minéraux

L'oxyde mercurique a un caractère d'oxyde basique, mais il se comporte surtout comme un oxydant ; avec le soufre, le phosphore, le sodium, le potassium et l'hydrazine, la réaction peut être violente. Il est attaqué à froid par les halogènes et la réaction avec le chlore peut être explosive. Il est facilement réduit par l'hydrogène.

Le chlorure mercurique peut être réduit en sel mercureux ou en mercure par des réducteurs tels que l'aluminium, des sulfites, l'acide phosphoreux ou l'hydrazine. Avec des solutions alcalines, on peut avoir formation d'oxychlorure ou précipitation d'oxyde mercurique.

À chaud, le sulfure mercurique peut être oxydé par l'oxy­gène ou réduit par l'hydrogène. Il réagit violemment avec les agents oxydants puissants. En présence d'eau, certains métaux peuvent libérer le mercure ; cette réaction se pro­duit dès la température ordinaire avec le cuivre et le zinc.

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